REVES DE 18-BRUMAIRE

Publié le par Evelyne et Lucien RUTY

       Notre frénétique Président de la République vient, à son grande regret et avec un dépit difficile à cacher, de transmettre au Président de la République Tchèque les pouvoirs qu’il a exercés au sommet de l’Europe, tout au long du dernier semestre 2008.

         Il rendit les clefs persuadé néanmoins d’avoir tenu ses collègues européens sous le charme du verbe dont il assaisonnait ses discours ponctués de poses, grimaces et autres artifices qui, à plusieurs de ses auditeurs, rappelèrent – à la moustache prés pour les uns et aux envolées verdiennes pour les autres – les deux célèbres batteurs d’estrade qui occupaient l’espace médiatique il y a quelques décennies.

         C’est que, plus approchait l’échéance de la restitution du sceptre, plus   le mâtin échafaudait des « combinaziones ».

         La rumeur circula d’abord que, fraîchement débarrassée de la tutelle soviétique, les Tchèques allaient manquer d’expérience pour s’y retrouver dans le capharnaüm européen et que ces braves gens, qui n’étaient jamais que des Bohémiens, ne sauraient jamais prendre au vol des affaires en cours et, dans le même temps, faire avancer le Grand Projet

         Las ! Le trouble suscité par la crise et la défiance des petits états inquiets  des complexes de supériorité étalés par les grands féodaux firent avorter le projet.  D’autant  que certains spécialistes des monarchies danubiennes firent remarquer que la République Tchèque, examinant son passé de membre de l’Empire Austro-Hongrois y trouvait  - aux  périodes allemandes et communistes près – matière à s’honorer  d’une expérience multi-séculaire.

         De plus, après les Tchèques  jugés impropres à entrer dans une Europe placée hors de portée de leur intelligence, les Polonais humiliés par Sarkozy pour avoir voulu voler de leurs propres ailes dans leurs relations avec les USA, voilà que, réveillant le génie de l’insurrection qui sommeille en chaque Irlandais assoiffé d’indépendance, Sarkozy remet sur le tapis l’affaire du nouveau référendum…

          Il ne restait donc plus à notre petit grand homme qu’à tenter par la bande une opération de contournement dont il prendrait la tête, laissant de côté ceux qui ne voudraient pas suivre sa géniale inspiration. Il suffisait pour cela de souffler sur le feu assoupi de l’Union de la Méditerranée dont les constituants n’attendaient plus qu’un chef charismatique pour les amener à régler la question israelo-palestiniènne. Comme à l’ordinaire, la bonne idée fut lancée sans que l’on se soit beaucoup inquiété de la marche à suivre pour faire cohabiter dans un même panier des crabes comme l’Algérie,  le Maroc, la Libye, Israël , la Syrie et l’Egypte, en espérant que, vu leur poids politique, l’Espagne et l’Italie y seconderaient une France trônant en majesté. … le tout sans que les Etats européens non concernés émettent quelques réserves sur un plan dans lequel, volens, nolens, ils seraient plus ou moins impliqués.

         A la réflexion, Sarkozy, à l’occasion du marasme que va entraîner le développement de la crise peut encore jouer une carte : rendre des rêves d’Empire aux Français et aux  Européens qui, en souvenir d’un grand passé, commun, le suivront  sur ce terrain..

         En jouant du clairon au bon moment, en agitant le drapeau tricolore au bon endroit, en parlant de gloire aux descendants de ceux qui firent une France que l’étranger appelait « La Grande Nation », qui gagnait ses guerres, qui se faisait respecter, dont on état fier d’être un citoyen, qui se voulait exportatrice de sa culture et des grands principes qu’elle avait enfantés… peut-être pourra-t-on, autour d’un noyau qui pourrait être le Front National, réunir un nombre conséquent de Français déterminés à tourner le dos à notre époque blafarde et a rendre à la Patrie son lustre d’antan.(ces Français là, dans cette France-là,il faut pour en retrouver le souffle, s agenouiller devant le sublime tableau d’Edouard Detaille : «  le Rêve » .)

Mais, attention ! Qu’un Sarkozy ne s’illusionne  pas ! Il n’est pas taillé pour

tenir le rôle

 

N’est pas Bonaparte qui veut et

pour tenter un 18-Brumaire, encore faut-il avoir remporté un Lodi

        

 

 

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