SARKO A NIMES OU LA BRONCA DU SIECLE

Publié le par Evelyne et Lucien RUTY

          Passionnés de tauromachie, les Nîmois excellent dans l’art de huer aujourd’hui le maestro qu’ils ont adoré hier. Les entrepreneurs de spectacles taurins savent quel matador affronté aux fauves de quels élevages a le plus de chance de soulever un public exigeant.

         En cas d’erreur d’appréciation ou  de mauvaise qualité des taureaux ou du peu d’engagement du maestro, les arènes s’agitent et c’est « la bronca » qui est d’autant plus violente qu’elle vise un matador qui n’a pas brillé par son courage.

         Hier, à Nîmes mise en état de siège, un sixième sens à dû prévenir Sarkozy que, sans qu’il soit besoin qu’il descende dans l’arène, il allait devoir subir une bronca monumentale. dont il avait eu un avant goût la veille à St Lô, chez les calmes Normands. Du coup, les têtes pensantes de la sécurité et les courtisans inquiets de leur proche avenir redoublèrent de précautions : le soir même les 5 compagnies de CRS furent portées à 8, les itinéraires furent changés, le nombre de secteurs de la ville interdits au public fut augmenté et, comme tout le monde n’avait pas été mis au courant de ces modifications, comme les manifestants déclarés étaient rejoints par des habitants en colère, comme les forces de l’ordre restaient depuis des heures l’arme au pied face à des centaines de gamins qui les abreuvaient d’insultes et de projectiles divers ; comme aussi, fins observateurs des mœurs locales,  les quelque cinquante  membres des RG appelés de toute urgence  depuis les départements voisins durent faire un tableau sans nuance de la situation, le programme de la visite s’accéléra : entrée dans Carré d’Art par la sortie de secours ; escale contestée de 2 minutes au 1er étage pour filmer le Président sur fond de Maison Carrée ; passage au galop devant 2 expositions ce qui laissa à l’auguste visiteur juste le temps  de se fendre  d’une inquiétante grimace en passant devant une horreur supposée être un tableau. Trente cinq minutes de promesses plus tard, sortant par l’entrée pour tromper l’ennemi, Sarkozy évacuait Nîmes laissant les forces de l’ordre face à plus grand monde.

         Rendus furieux par le bouclage de leur ville, les Nîmois s’apaisèrent en déclarant d’une seule voix que , malgré le millier d’hommes censés le protéger, Sarkozy était parti la peur au ventre.

Pour finir cette relation sur une dernière touche taurine : un gamin d’une quinzaine d’années , me montrant la voiture de Sarko qui fonçait à travers la foule, me dit en rigolant : « Regardez-le ! Il est manso ! »   (Un toro  manso est un toro qui a peur. Chez les toros, c’est rarissime.)

         La devise ci-après date d’un temps où comptait la dignité

          

SENATUS  POPULUSQUE  NEMAUSENSIS

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